Quelle est la source des matières premières ? Quelles sont les composants ? D'où viennent ces matières ? Approvisionnement en « terres rares » ? Impact sur la santé humaine et environnement des « terres rares » ? Quelles garanties que l'extraction des matières et matériaux sera réalisée dans des conditions humaines et écologiques plus respectueuses ? On oublie de dire que pour faire ces batteries il faut du lithium et du cobalt et que l'extraction de ce cobalt consomme beaucoup d'eau et emploie des enfants dans les mines...
L'usine de production d'Envision AESC sera calibrée pour fabriquer des modules de batteries, composés de cellules elles-mêmes composées d'électrodes. Leur production nécessite des matières premières minérales (nickel, cobalt, lithium, graphite, manganèse).
À ce stade, la provenance des matières utilisées dans le processus de fabrication des modules dans l'usine du Douaisis est encore à l'étude.
Si ces matières premières ne constituent pas ce qu'on appelle des « terres rares » (17 éléments métalliques aux propriétés voisines dont 15 appartiennent à la famille des lanthanides — lanthane, cérium, praséodyme, néodyme, prométhium, samarium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium, ytterbium, et lutécium —, auxquels s'ajoute l'yttrium et le scandium ), certaines d'entre elles soulèvent en effet des enjeux en termes d'approvisionnement.
Les réserves de lithium sont importantes en Argentine, au Chili, en Australie et en Europe. En supposant qu'on atteigne les objectifs de production de batteries électriques fixés par l'Europe en 2030, on aurait un besoin en lithium de 68 000 tonnes : la production mondiale actuelle est de 86 000 tonnes, mais les réserves sont mille fois supérieures à la production d'aujourd'hui. Il y a donc des réserves, la question est de s'assurer de l'exploiter proprement en respectant l'environnement. Il est à noter que Renault a passé un accord avec une entreprise qui va exploiter du lithium en France, mais ce lithium sera beaucoup plus cher, cela viendra donc beaucoup plus tard.
Le nickel, dont les réserves se trouvent en Indonésie, au Canada, en Russie, en Finlande et en Nouvelle-Calédonie est le métal le plus critique : la demande mondiale devrait atteindre en 2030 1,200,000 tonnes, pour une production actuelle de 2,600,000 tonnes/an. Si les réserves restent importantes 94 millions de tonnes), la principale difficulté, c'est qu'une mine de nickel est longue à mettre en œuvre, il faut donc anticiper sur son ouverture. Par ailleurs, il convient de s'assurer que les mines qui seront ouvertes seront socialement et éthiquement responsables.
Le cobalt et le manganèse ne présentent pas d'enjeu critique au regard des réserves existantes, de même que le graphite puisqu'il peut être produit de façon artificielle. Le cobalt est d'ailleurs de moins en moins utilisé pour les batteries, il n'y a donc aucun problème de ressources. Le seul enjeu porte sur les conditions d'exploitation du cobalt, majoritairement issu de République Démocratique du Congo.
Une réponse à cet enjeu est le recyclage des batteries, qui permet de récupérer l'essentiel voire la totalité des matériaux utilisés et donc de réduire les besoins en approvisionnement.
Face à l'enjeu des conditions sociales et environnementales d'extraction du minerai dans certains pays, les conditions de travail et le travail de mineurs au sein des mines artisanales, le groupe Envision a adopté en 2020 une charte de bonne conduite qui formalise les valeurs et les engagements de l'entreprise pour la protection des droits de l'Homme et la lutte contre l'esclavage moderne, pour son activité mais aussi pour celle de ses fournisseurs sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Cette charte engage l'entreprise et ses fournisseurs à n'avoir aucun recours au travail obligatoire ou forcé, aucun recours au travail des enfants, au strict respect des lois et normes applicables, à la protection des lanceurs d'alerte, l'audit des fournisseurs (normes de santé et de sécurité, contrats avec les employés, etc.) ou encore la formation du personnel et des partenaires commerciaux aux risques de l'esclavage moderne et de la traite des êtres humains.
La norme européenne sur le règlement batterie en cours d'examen au Parlement européen devra également indiquer la provenance des matières premières depuis des mines responsables.
Enfin, Envision AESC ne s'approvisionne que chez des gros producteurs qui travaillent avec des machines et privilégie les procédés de raffinage par hydrométallurgie, non polluants et n'émettant pas de CO2.